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Stephen Wright - SERIOUS GAMES
03/11/2015
Stephen Wright - SERIOUS GAMES
Rencontre publique avec Stephen Wright le jeudi 5 novembre à 19h au musée Sursock (auditorium - level 2).
Les jeux sont sans doute la forme de la culture emblématique de notre époque, et nos modes de vie sont de plus en plus caractérisés par la présence quasi incontournable de chevauchement et des coupures des espaces de jeu. On peut quitter un jeu donné, mais il est de moins en moins certain que l'on puisse quitter l’espace du jeu lui-même. Classiquement, les jeux sont définis et vécus comme l'acceptation volontaire des obstacles inutiles. Mais le développement exponentiel des mécanismes pour la capture de contenu et la compétence générée par l'utilisateur a conduit à la généralisation d'une situation qui revient au jeu par inadvertance: les utilisateurs sont devenus les joueurs sans méfiance dans les jeux qu'ils associent à la vie elle-même
Les "Jeux " dits "sérieux" font maintenant l'objet d'investissements massifs - et la Chine ouvre la voie - où les processus sociaux eux-mêmes deviennent Meta-jeux pour les structures de pouvoir, qui fixent des obstacles inutiles afin d'observer, à travers une grande collecte de données, comment les «acteurs» négocient leur chemin à travers les espaces de jeux imbriqués. Ces «acteurs» sont en fait des «utilisateurs» des espaces sociaux, leur l'intelligence collective est extraite sans leur consentement et accumulée sans limite. L’usage, alors, est une façon de jouer pour de vrai; mais il reste une catégorie indéterminée, les règles du jeu changent tout le temps. Alors que la dimension dystopique des jeux sérieux est facile à voir, il peut aussi y avoir une dimension utopique. Quand le jeu devient synonyme de travail par inadvertance, il devient un « jeux sérieux ».
À propos de Stephen Wright
Stephen Wright enseigne la pratique de la théorie à l’École européenne supérieure de l’image, où il est professeur référent dans le programme de recherche "Documents et art contemporain". Ses propres recherches portent notamment sur les pratiques artistiques à l’échelle 1:1, interrogeant les conditions de possibilité et d’usage d’un art sans oeuvre, sans artiste et sans spectateur, c’est-à-dire d’un art qui se soustrait délibérément à l’horizon d’événements. Il prépare actuellement un "lexique des usages", s'efforçant de repenser le vocabulaire et les institutions conceptuels hérités de la modernité, à la lumière du tournant usologique des dix dernières années. Il est un usager fondateur du blog n.e.w.s.
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