À l'occasion des 40 ans de la création de la section Arts Graphiques et Publicité - École des Arts Décoratifs à l'ALBA, une triple exposition aura lieu du 16 au 21 mars 2015 à la salle polyvalente.
EXPO ANIMATION
LE PETIT VAMPIRE
Vernissage le lundi 16 mars 2015 à 17h30 en présence de l’animatrice Régina Pessoa et de son producteur Abi Feijó
Pour comprendre et suivre les différentes étapes de création d’un film d’animation, les croquis et dessins préparatoires ayant servi de base à la réalisation du film Kali le petit vampire seront présentés, accompagnés du story-board et de plusieurs photogrammes du court métrage. Le public pourra également découvrir le résultat de ce long processus de fabrication en assistant à la projection de la version finale du film.
Pour appréhender les différents phénomènes optiques qui régissent le cinéma d’animation depuis son invention, les visiteurs perceront les mystères des jeux d’ombres, de lumière et de décomposition du mouvement grâce à des jeux d’optiques à taille humaine. Ils pourront expérimenter le phénakistiscope, objet du pré́-cinéma, tester leur persistance rétinienne ou s’essayer aux ombres chinoises pour créer l’illusion.
EXPO BD
COLLECTION PRIVÉE DE JOE INGEA
"La BD je suis tombé dedans depuis tout petit : les premiers albums de Tintin ou d’Astérix offerts par ma grand-mère aux occasions, et surtout le journal de Spirou que m’a fait connaître ma mère.
C’était la fin des années soixante, la bande dessinée était encore “gentille”, à l’image de Boule et Bill, Gaston et les autres, avant l’éclosion de Pilote. J’étais encore un gosse et les auteurs me fascinaient avec cette faculté qu’ils avaient à nous amuser, à nous faire rire ou à nous tenir en haleine rien qu’avec des dessins. La Patrouille des Castors, Michel Vaillant et Ric Hochet faisaient partie de mon univers… et moi du leur.
Et puis ce fut la guerre. Comme tous les jeunes de mon âge, j’étais cloitré à la maison. Pour tuer le temps, j’inventais mes propres histoires. Evidemment, j’étais meilleur dessinateur que narrateur. Mais qu’importait le scénario, ce qui comptait, c’était de faire des cases et des bulles. Suivirent les premiers séjours en Europe, Paris principalement comme beaucoup de Libanais. Et mes premiers contacts avec les auteurs dans les salons, les séances de dédicaces. Faire religieusement la queue pour un dessin de Dieu, pardon de Giraud, ou de Tabary, ou de Jacques Martin, et balbutier quelques mots maladroits pendant qu’ils dessinaient devant moi.
Et enfin l’âge adulte, la vie professionnelle. Normalement, on devient plus sérieux à ce moment là. Pas moi. J’ai cinquante ans et je continue à attendre Spirou chaque semaine. Je suis abonné à Fluide Glacial, et je demande à mon libraire de me mettre de côté les nouveaux albums et séries que j’aime. Le soir, dans mon lit, c’est une BD que je lis avant de dormir. Je tourne la première page avec une curiosité un peu fébrile et l’espoir que je vais passer un bon moment. J’ai souvent de bonnes surprises. Certains albums que j’ai lus ces dernières années relèvent du grand art et, je dirais même de la bonne littérature. Je pense à des histoires comme celles de Larcenet et de Bastien Vivès, aux dessins de Marini, de Schuitten ou de Gibrat.
Internet aidant, j’ai appris il y a quelques années qu’il existait des galeries spécialisées dans les originaux d’auteurs. Longtemps, je me suis amusé à surfer pour voir les dessins mais sans franchir le pas.
Et puis un jour, à ma femme qui se trouvait à Paris et voulait me faire un cadeau pour mon anniversaire, j’ai soufflé l’idée d’une planche originale. C’en fut deux : une de Chabouté, et une Coccinelle de Gotlib. Inutile de décrire l’émotion que m’ont procuré ces dessins, voir les bavures d’encre de chine, les retouches au Tippex… Tout ça, là, entre mes mains…
Après ce baptême, je me suis lâché. Dès que je le pouvais, je me faisais plaisir, sans nécessairement me ruiner. D’abord ce furent mes amours de jeunesse : Docteur Poche, Bidouille et Violette… Il y a un plaisir inouï à regarder le dessin premier, celui qui a précédé la page imprimée que l’on a dans son album. On a tout simplement l’impression de remonter jusqu’au cerveau de l’auteur, d’être avec lui au moment où il trace son trait, on partage ses hésitations, on assiste au « making of » de chaque case. Ces sensations, je les ressens chaque fois que je regarde une planche originale. C’est la raison pour laquelle je n’encadre pas mes acquisitions. J’aime qu’elles restent à portée de la main, au plus près des yeux, comme si, à scruter au plus près une case, elle me dévoilerait encore plein d’histoires sur son histoire.
Lorsque j’ai commencé à réaliser l’intérêt grandissant pour cet art, je suis devenu plus sélectif. J’ai essayé - et j’essaye toujours - de cibler les auteurs financièrement à ma portée mais dont la cote peut grimper à la manière des artistes contemporains. Car ces auteurs ne sont-ils pas eux aussi de grands artistes ? Enfin, ils sont reconnus comme tels aujourd’hui. Récemment, un article de magazine consacré à la cote des planches originales racontait qu’il n’y a pas si longtemps de cela, l’ancien rédacteur en chef de Spirou coupait son saucisson sur des planches originales de Lucky Luke. Les dessinateurs ne faisaient même pas l’effort d’aller récupérer leurs originaux de l’imprimerie ou de la maison d’édition. Parfois, ils griffonnaient un autographe sur une de leur planche et l’offraient à des amis comme on apporte une bouteille de vin à un dîner. Personne ne se doutait que ces choses-là pouvaient avoir de la valeur. Personne ? Pas si sûr. Il y avait alors sans doute des visionnaires, ou plutôt de véritables amateurs du 9ème art, des amoureux du coup de crayon, qui se faisaient un plaisir d’acheter ou de récupérer ces dessins voués presque à la poubelle. Et ils ont eu bien raison.
EXPO PHOTO
Berlin et Beyrouth ont été occupées, détruites, divisées, reconstruites et malgré la fin de la guerre libanaise et la chute du mur de Berlin depuis 25 ans déjà, les gens disent toujours «Est et Ouest» dans les deux villes.
Deux expositions photographiques du mur de Berlin depuis sa chute jusqu'à nos jours...
MAURICE WEISS - Upheavels
Lorsque Maurice Weiss (*1964) est arrivé à Berlin, il s’était écoulé à peine quarante-huit heures depuis la chute du mur de Berlin. Etudiant en photographie à Dortmund à l’Ouest, iI a voulu faire connaissance avec ce pays, à la fois nouveau et étrange, qui est le sien, à travers sa caméra. Il s’est mis au travail, découvrant seul les lieux sur lesquels a régné l’ancien régime. Il a été le témoin d’un moment rare, celui du soulèvement d’un peuple pour l’avènement d’un nouvel état, d’un nouveau régime. Un an plus tard, le pays était totalement autre.
UTE AND WERNER MAHLER - Where the world was to end.
Ute (* 1949) et Werner Mahler (* 1950) sont les fondateurs de l'Agence de photographes- OSTKREUZ.
Vingt-deux ans après la chute du mur de Berlin, ils ont une fois de plus longé l’ancienne ligne de démarcation qui les a longtemps séparés de l’Ouest. Les stigmates de la violence ont disparu. Les chiens policiers, les barbelés et les murs en béton ont fait place à de nouvelles forêts, des champs en friches et des plaines. Entre 1949 et 1989 des centaines de personnes qui ont tenté de franchir le Mur de la honte, ont trouvé la mort en première ligne de cette guerre froide. La végétation dense et la prolifération de la faune ne sont que les fruits des années d’isolement de cette région frontalière.