Comité pédagogique
M. Ziad Akl (Directeur)
Dr. Hassãn Bitar (Directeur Adjoint)
Dr. Nabil Menhem
M. Bachir Moujaes
Mme Paula Samaha
Mission
Si l’enseignement de l’architecture et de l’urbanisme reste distinct dans la plupart des systèmes pédagogiques en vigueur, notre cadre de vie révèle leurs dépendances. La mission de cette nouvelle formation est de renforcer les liens qui les unissent et de traduire dans l’espace ce qui en résulte. Elle vise à donner aux étudiants les outils et méthodes nécessaires pour appréhender le fait urbain contemporain dans toute sa complexité formelle et spatiale. Dans cette mesure, il s’agit de former des professionnels qui interrogent l’état des choses actuelles, notamment au Liban, afin de pouvoir contribuer à la redéfinition des conditions dans lesquelles la ville est planifiée, débattue et représentée.
Cette formation ouvre de nouvelles perspectives professionnelles et académiques encore très peu exploitées au Liban. En comblant un créneau manquant entre la micro-échelle de l’architecture et la macro-échelle de l’urbanisme, elle devra déterminer pour des générations futures, l’alternative à un urbanisme obsolète en vigueur au Liban depuis les années cinquante et qui a détruit les identités urbaines de nos rues, de nos quartiers, de nos villes et de nos villages.
Objectifs
Le programme de master en design urbain prépare les étudiants à devenir des acteurs de premier plan dans la profession du design urbain. Il vise à leur fournir les connaissances et les outils de la conception urbaine qui façonne l’environnement bâti. Le programme met fortement l’accent sur la réflexion et l’expérimentation de nouvelles démarches pour fabriquer la ville, ce qui peut en parallèle motiver certains candidats à se lancer dans une formation doctorale et accéder au domaine de la recherche. Les objectifs du programme sont les suivants :
1. Introduire une nouvelle discipline complémentaire à l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement du paysage ouvrant de nouvelles opportunités professionnelles, notamment pour les architectes dont le marché devient de plus en plus saturé et compétitif.
2. Maîtriser le savoir relatif au montage du projet urbain et aux mécanismes de la gouvernance et de la gestion urbaine en vue d’une démarche conceptuelle fondée sur une approche structurée, rigoureuse et réaliste.
3. Consolider les approches méthodologiques requises pour une conception urbaine qualitative par le biais de l’utilisation des connaissances et des méthodes appropriées.
4. Initier les notions de valeur et d’éthique que nourrissent les notions de gouvernance, de diversité, d’insertion sociale et de durabilité dans le processus de la conception urbaine.
5. Introduire une approche contemporaine respectueuse de l’environnement, du patrimoine, de la culture et de la société pour penser, concevoir et (re) construire la ville de demain
Acquis d'apprentissage
1. Analyser des sites et des territoires ainsi que les différents aspects techniques, morphologiques et idéologiques régissant la formation de l’environnement bâti et habité.
2. Etudier l’évolution, la structure, la forme et la nature des rues, des espaces publics, des quartiers et des agglomérations urbaines.
3. Reconnaître et définir les problématiques relatives à la conception urbaine.
4. Synthétiser des idées, des connaissances et des compétences d’un éventail de disciplines liées à la ville pour les appliquer aux projets urbains.
5. Participer à la conception, à la gestion et au suivi de projets urbains innovants et responsables, à différentes échelles, du mobilier à la rue, au bâtiment, au site, au quartier et à la ville.
6. Concevoir des espaces urbains, des ambiances urbaines et des lieux publics qui répondent à des considérations économiques, sociales, politiques ou environnementales.
7. Intervenir dans des milieux urbains ciblés par des projets de régénération et de requalification.
8. Collaborer de façon efficace avec les collectivités et les organisations publiques et privées.
9. Maîtriser les connaissances relatives aux enjeux de la conception urbaine et aux questions liées à la prise de décision publique.
10. Appréhender les différents mouvements économiques, sociaux et culturels de la croissance urbaine et régionale ainsi que ceux de la planification, de l’équité et de la justice sociale.
11. Evaluer de façon pertinente les programmes de design urbain, les propositions et la construction des ouvrages.
12. Utiliser les outils de recherche nécessaires à la collecte et à l’analyse de données qualitatives et quantitatives dans une approche prospective des besoins des villes et des populations.
13. Travailler dans des équipes pluridisciplinaires dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’architecture du paysage.
14. Apprécier les différences culturelles et travailler au-delà des frontières nationales.
15. Présenter des projets urbains de manière objective, pertinente, innovante et réaliste.
Critères d’admission
- Être détenteur d’une licence en architecture, en architecture du paysage ou en design urbain (8 semestres / 240 crédits ECTS), avec une moyenne générale cumulée de 80/100.
- Être détenteur du diplôme d’études de langue française DELF B2. Sont dispensés de ce test les détenteurs, du baccalauréat français ou d’une licence obtenue en langue française.
- Passer un entretien durant lequel un dossier comprenant les projets personnels ou travaillés en équipe sera présenté et discuté.
Structure pédagogique
La pédagogie se construit autour de la notion de l’atelier permanent, creuset de la formation. Il est alimenté par l’intervention de différents spécialistes de l’urbanisme, de la conception urbaine et d’autres disciplines liées à la matière urbaine, et va régir le temps et la contribution affectée à chaque spécialiste. La philosophie induite par cet enseignement est de créer un atelier de réflexion pluridisciplinaire où le projet n’est pas déterminé par une discipline dominante, mais plutôt par des ensembles qui constituent une méthodologie de travail continu. Elle consiste à intégrer, tout au long de la formation, les connaissances nécessaires à la conception du projet de manière à ce que tous les acquis découlent et convergent vers des compétences.
Ainsi, le cursus proposé comprend des cours et des séminaires directement liés aux problématiques annoncées en début de cursus. Cette démarche garantit l’optimisation de l’apprentissage théorique dans le cadre de l’atelier permanent, et donne à l’approche par compétences tout son poids. Sa structure est construite autour de huit axes.
Chacun inclut un ensemble de quatre cours et séminaires qui gravitent autour de l’atelier permanent.
Les axes 1, 2 et 3 portent sur les morphologies de la ville, ses manifestions et sa réglementation. Ils sont dispensés au premier semestre, à l’exception du cours de morphologie urbaine. Les axes 4, 5 et 6 traitent de la gouvernance urbaine, des exemples de projets réalisés et des outils de conception. Ils sont dispensés au deuxième semestre.
L’axe 7 développe les outils de représentation visuelle et s’étend sur les deux premiers semestres. L’axe 8 regroupe la pratique, notamment l’atelier permanent et le projet de fin d’études. L’atelier permanent, noyau de la formation, s’étale sur les deux premiers semestres, et sa problématique est définie en début de cycle. Il synthétise tous les enseignements et les savoirs, les met en corrélation et réalise l’ampleur de leur interactivité.
Cette approche de l’enseignement autour d’un atelier permet également aux enseignants d’être confrontés les uns aux autres, sortant ainsi du cloisonnement propre à chaque discipline. Quant au projet de fin d’études, il est développé durant le troisième et le quatrième semestre, avec une structure en deux phases (avant-projet sommaire et avant-projet détaillé) qui s’inspire du projet de fin d’études de l’Ecole d’Architecture. Ce projet final permet à un jury de porter un jugement sur le candidat et sur son aptitude à recevoir le master en design urbain, en plus des évaluations et contrôles de connaissances établis par les enseignants de chaque cours et séminaires.
La répartition du cursus théorique
L’apprentissage théorique est principalement axé sur l’enseignement intensif des séminaires, au détriment des cours magistraux. Ces derniers, au nombre de 5, sont partagés avec l’École d’Architecture. Leur structure initiale est maintenue notamment en nombre de crédits. Quant aux séminaires, ils sont au nombre de 23. Chaque séminaire est équivalent à 25 heures réparties entre 10 heures présentielles et 15 heures de travail personnel. Les 10 heures présentielles sont limitées à une semaine, à raison de 2h par jour. Les avantages de cette grille sont multiples :
- Chaque séminaire dure seulement une semaine et traite d’un thème. C’est une semaine d’apprentissage intense pour l’étudiant, et son application se fait directement au sein de l’atelier permanent.
- Cette structure a l’avantage d’offrir un calendrier flexible. Chaque séminaire est programmé en fonction de son utilité au sein de l’atelier, mais aussi en fonction de la disponibilité de l’enseignant. Ceci permet de cibler des professionnels actifs qui ont des disponibilités limitées puisque leur intervention est concentrée sur une semaine.
- Cette matrice permet une plus grande diversité dans les séminaires, et donc une formation plus exhaustive qui cible mieux le volet professionnel de la formation.
- Le rythme d’un séminaire par semaine crée une dynamique de travail qui est beaucoup plus entrainante que celle d’un cours hebdomadaire qui se répète le long d’un semestre.
Conditions d'obtention du master:
- Valider le total de crédits requis (120 crédits ECTS).
- Obtenir une moyenne générale cumulée de 80/100.
- Présenter et soutenir un travail de fin d’études devant un jury dont la moitié est composée de professionnels externes à l’Alba. Le jury est présidé par un représentant du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur.