
L’enseignement des arts visuels – autrefois nommés « arts plastiques » ou plus globalement « beaux-arts » - cherche à répondre aux défis de notre début de XXIe siècle : Dégradation de l’environnement, destructions massives – notamment de biens culturels – entrainant des mouvements migratoires sans précédent, crise fondamentale du politique, accroissement des inégalités et démantèlement d’un contrat social.
Face à ce constat peu reluisant, il est bon de rappeler que l’art est une forme de résistance. Au-delà du caractère militant du terme, il faudrait voir dans les pratiques artistiques et culturelles, à travers leur caractère transdisciplinaire et leur éclatement, une alternative au service de la société. L’artiste n’est pas seulement un « créateur » de formes et de médias, c’est un acteur entreprenant.
Dès la fondation en 1943, de l’École de Peinture qui deviendra École des Arts Visuels de l’Alba, les femmes et les hommes qui y ont étudié et / ou enseigné, de César Gemayel à Yvette Achkar en passant par Shafic Abboud et Michel Basbous, ont participé à la constitution d’un projet moderne au Liban, en parallèle avec des mouvements pionniers à Bagdad, Damas ou au Caire. Plus récemment, à partir de 2015 les nouveaux programmes initiés par Jalal Toufic, ainsi que les séminaires donnés par lui, tel « Art Provoking Thought » ont non seulement contribué à régénérer la pédagogie de l’École mais à la replacer au sein de la scène artistique et, plus largement, de la cité.
C’est dans cette perspective de l’ouverture et de la réinvention qu’ont été conçus les programmes de Licence et de Master. Ils visent à former des personnes dotées à la fois de « savoir-faire », acquises aux modes et aux techniques de productions, et de « savoir penser », capables de déchiffrer et d’opérer. L’École des Arts Visuels se veut tant une agora ouverte au débat et à la critique qu’un laboratoire d’expérimentation.
Dr. Gregory Buchakjian
Directeur par intérim de l'École des Arts Visuels